« Face Cachée » de son vrai nom Philippe FLORANT, est né en 1983 et dessine depuis son plus jeune âge. Il fonde le fanzine Pleine Lune à l’âge de 16 ans et participe à son premier festival de la Bande Dessinée à Angoulême en 1999. Son goût pour le terrain et les rencontres avec le public le pousse vite à mettre en place des interventions et ateliers auprès d’enfants et adolescents puis à intégrer
l’association du Clan Takeda basé à Paris au sein duquel il réalise des performances graphiques lors de salons. Il étudie dans une école de communication visuelle à Bordeaux qu’il quitte avant le diplôme pour rejoindre le monde professionnel.
Cet auteur multi-casquettes qui refuse les étiquettes, notamment celle d’ « artiste engagé » est à la fois auteur/illustrateur mais aussi peintre/graffeur.  Il publie son premier ouvrage en 2015, un recueil de contes et illustrations empreints d’onirisme et
de mythologie « Utinam Olim ».
Le collage urbain sera le déclencheur de ce projet aux accents orwelliens, « l’œil et la serrure » ; Placardant tout d’abord des affiches aux messages volontairement provocateurs sur les murs, puis sur le net avec des articles dans la même veine, l’auteur Face Cachée cherche à surprendre par l’absurde tout en faisant évoluer ses supports d’expression.
Murs, réseaux internet, actuellement livres, expositions, ateliers de réalisation d’affiches sur les maux de notre société, chaque nouvelle forme est un espace de création supplémentaire propice à étoffer cet univers dystopique alimenté sans cesse par les dérives et aberrations d’un système dont il a décidé de rire.

L’œil et la serrure
« Chroniques de la connerie affichée »

Au début était la connerie. Placardée sur les murs des villes puis sur les murs des réseaux sociaux, ce projet aux accents orwelliens voit à présent le jour dans un recueil retraçant cinq années de production artistique.
Il s’agit d’une dystopie journalistique mettant en scène la propagande d’un régime totalitaire par le biais d’affiches satiriques. Un humour noir tournant en dérision les thèmes d’actualité et maux de notre époque, les caricaturant et les malmenant jusqu’à l’absurde.

Sur-consommation, hypocrisie politique, médias corrompus, liberté d’expression et auto-censure, industrie pharmaceutique, alimentation , ou encore sécurité paranoïaque, tels sont les sujets dépeints tout au long de l’œil et la serrure.

Cet ouvrage, ne contenant pas moins de 130 affiches, ne provoque pas gratuitement ; par la surprise et le doute qu’il crée chez le lecteur, c’est d’auto-dérision, d’auto-critique qu’il s’agit dans les « Chroniques de la connerie affichée » amené subtilement par le rire et toute une batterie de dessins et slogans tous plus affligeants les uns que les autres.

Une création artistique qui se veut cohérente tout au long de sa démarche puisque la totalité du projet est auto-éditée et financée de manière indépendante. L’auteur met ainsi en avant l’aspect artisanal de son travail, privilégiant le contact et les rencontres sur les salons avec le public à l’anonymat des grands réseaux de distribution. Cette propagande de l’absurde, dont certains y verront un clin d’œil au Professeur Choron, trouve sa légitimité dans la folie des hommes, leurs paradoxes et incohérences, dans cette société névrosée d’hyper consommation où le gaspillage, la dérégulation économique et l’abandon de repères moraux sont devenus monnaie courante.

Alors gardez l’œil ouvert !


L’ouvrage a été publié en septembre et est diffusé notamment au Comptoir des Images. Une exposition autour de cet univers provocateur a été réalisée durant le FIBD 2018 et il est actuellement en pour-parler avec le festival de l’Imprévu à Montemboeuf pour réaliser un affichage dans tout le village à l’occasion de l’événement en septembre prochain. Une pièce de théâtre prenant pour point de départ certaines de ses créations  et les mettant en scène y sera également jouée.